- EAN13
- 9782021007596
- Éditeur
- Le Seuil
- Date de publication
- 09/2009
- Collection
- L'Economie humaine
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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La Chaîne invisible
Travailler aujourd'hui : flux tendu et servitude volontaire
Jean-Pierre Durand
Le Seuil
L'Economie humaine
Livre numérique
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Aide EAN13 : 9782021007596
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Au cours des vingt dernières années, le monde du travail a changé de planète.
Flexibilité de la main-d'oeuvre, annualisation du temps de travail, précarité
des contrats, exigence de qualité totale, déclin de la notion objective de
qualification au profit de la 'compétence' définie par l'employeur, plans
sociaux dans les entreprises rentables, implication et responsabilisation des
travailleurs, organisation en réseau, etc. Une même logique implacable lie
toutes les dimensions de cette métamorphose : l'impératif du 'flux tendu',
sans stocks, sans pause dans la circulation du produit, pousse à l'extrême
l'exploitation du temps de travail pour satisfaire des exigences de rendement
inédites dans l'histoire du capitalisme. Pourquoi les travailleurs et les
syndicats ont-ils si peu résisté, et parfois collaboré, à une mutation qui
intensifie le travail sans améliorer sa rémunération ? La peur entretenue du
chômage n'est qu'une part de la réponse. La sociologie du travail révèle en
effet les stratégies et les jeux sociaux déployés par les individus pour
sortir du flux tendu, ou le rendre acceptable, voire gratifiant. Mais cette
implication contrainte des salariés participe aussi d'une stratégie délibérée
de gestion du travail pour les conduire à internaliser la contrainte de
rentabilité, à ne plus concevoir la distinction entre leur intérêt et celui de
leur patron. Loin du rapport de domination brute à l'ancienne, le nouveau
capitalisme met en place une chaîne invisible, auto-entretenue par ceux-là
mêmes qu'elle aliène, une forme de servitude volontaire.
*[5e]: Cinquième
Flexibilité de la main-d'oeuvre, annualisation du temps de travail, précarité
des contrats, exigence de qualité totale, déclin de la notion objective de
qualification au profit de la 'compétence' définie par l'employeur, plans
sociaux dans les entreprises rentables, implication et responsabilisation des
travailleurs, organisation en réseau, etc. Une même logique implacable lie
toutes les dimensions de cette métamorphose : l'impératif du 'flux tendu',
sans stocks, sans pause dans la circulation du produit, pousse à l'extrême
l'exploitation du temps de travail pour satisfaire des exigences de rendement
inédites dans l'histoire du capitalisme. Pourquoi les travailleurs et les
syndicats ont-ils si peu résisté, et parfois collaboré, à une mutation qui
intensifie le travail sans améliorer sa rémunération ? La peur entretenue du
chômage n'est qu'une part de la réponse. La sociologie du travail révèle en
effet les stratégies et les jeux sociaux déployés par les individus pour
sortir du flux tendu, ou le rendre acceptable, voire gratifiant. Mais cette
implication contrainte des salariés participe aussi d'une stratégie délibérée
de gestion du travail pour les conduire à internaliser la contrainte de
rentabilité, à ne plus concevoir la distinction entre leur intérêt et celui de
leur patron. Loin du rapport de domination brute à l'ancienne, le nouveau
capitalisme met en place une chaîne invisible, auto-entretenue par ceux-là
mêmes qu'elle aliène, une forme de servitude volontaire.
*[5e]: Cinquième
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