- EAN13
- 9782402065559
- Éditeur
- FeniXX rédition numérique (Balland)
- Date de publication
- 1994
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Ce livre se compose de dix variations sur les « gagneurs » des années quatre-
vingt 90. Flambart, Videlier, Charlie, Lucien et les autres, prennent un jour
conscience de leur fatuité, de l’insatisfaction que leur procure leur
réussite. Ils éprouvent alors un impérieux besoin d’opérer un retour sur eux-
mêmes, de rechercher leur vérité. Quelques-uns seulement peuvent survivre à
cette terrible confrontation. Si Daniel Robert affirme que ces portraits sont
authentiquement faux, on pourrait tout aussi bien affirmer qu’ils sont
authentiquement vrais tellement ses héros ressemblent aux personnalités qui
ont fait l’actualité de cette décennie. « Assis tout nu sur le petit tabouret
en bois du cabinet d’attente du docteur Blanc, Flambart regardait ses genoux
se découper sur le linoléum gris du sol. Il évitait de regarder son sexe qui
l’observait, tel l’œil de Caïn. Il réalisa à cet instant, dans ce tout petit
cabinet incroyablement silencieux, que c’était la première fois depuis vingt
ans qu’il allait s’occuper de lui. Pour la première fois, il allait s’accorder
du temps. Pour lui tout seul. Il fut attendri par ses genoux. Cela faisait une
éternité qu’il était au service de tout le monde sauf de lui. Une éternité
qu’il pensait pour les autres, faisait l’amour pour les autres, gagnait de
l’argent pour les autres, faisait le malin pour les autres. Et là tout à coup,
il pouvait parler à ses genoux. Personne n’allait le déranger. L’appeler
monsieur, chéri, président ou mon amour. Pas de téléphone, ni sur le bureau,
ni dans la voiture, le lit, la tête. Non. Juste ses genoux. Il les toucha,
presque timidement, et se dit bonjour. »
vingt 90. Flambart, Videlier, Charlie, Lucien et les autres, prennent un jour
conscience de leur fatuité, de l’insatisfaction que leur procure leur
réussite. Ils éprouvent alors un impérieux besoin d’opérer un retour sur eux-
mêmes, de rechercher leur vérité. Quelques-uns seulement peuvent survivre à
cette terrible confrontation. Si Daniel Robert affirme que ces portraits sont
authentiquement faux, on pourrait tout aussi bien affirmer qu’ils sont
authentiquement vrais tellement ses héros ressemblent aux personnalités qui
ont fait l’actualité de cette décennie. « Assis tout nu sur le petit tabouret
en bois du cabinet d’attente du docteur Blanc, Flambart regardait ses genoux
se découper sur le linoléum gris du sol. Il évitait de regarder son sexe qui
l’observait, tel l’œil de Caïn. Il réalisa à cet instant, dans ce tout petit
cabinet incroyablement silencieux, que c’était la première fois depuis vingt
ans qu’il allait s’occuper de lui. Pour la première fois, il allait s’accorder
du temps. Pour lui tout seul. Il fut attendri par ses genoux. Cela faisait une
éternité qu’il était au service de tout le monde sauf de lui. Une éternité
qu’il pensait pour les autres, faisait l’amour pour les autres, gagnait de
l’argent pour les autres, faisait le malin pour les autres. Et là tout à coup,
il pouvait parler à ses genoux. Personne n’allait le déranger. L’appeler
monsieur, chéri, président ou mon amour. Pas de téléphone, ni sur le bureau,
ni dans la voiture, le lit, la tête. Non. Juste ses genoux. Il les toucha,
presque timidement, et se dit bonjour. »
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