Le corps du cinéma, Hypnoses, émotions, animalités
EAN13
9782818012604
Éditeur
P.O.L.
Date de publication
Collection
Trafic
Langue
français
Langue d'origine
français
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Le corps du cinéma

Hypnoses, émotions, animalités

P.O.L.

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  • Aide EAN13 : 9782818012604
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«Ce livre cherche à mieux comprendre ce qu'est un spectateur de cinéma, un
corps de spectateur pris dans le corps du cinéma. On y mène d'abord une
comparaison, classique mais jamais éclairée, entre le cinéma et l'hypnose –
cet état énigmatique, intermédiaire entre la veille, le rêve et le sommeil.
Ressaisie dans l'histoire des dispositifs de vision dont l'hypnose participe,
depuis la fin du XVIIIe siècle, cette vue du cinéma comme hypnose s'engage
dans trois directions : une analogie de dispositifs ; une interprétation
métapsychologique ; la réévaluation contemporaine de l'hypnose stimulée par la
recherche neurobiologique. Le parti pris essentiel de ce livre suppose une
équivalence entre l'état de cinéma compris comme hypnose légère et la masse
des émotions éprouvées au cours de la projection d'un film. Mais plutôt que
des émotions conventionnelles, de nature psychologique, il s'agit des émotions
premières que Daniel Stern a nommées des affects de vitalité : les réactions
sensibles induites chez le tout petit enfant par la construction corporelle et
psychique de son expérience, qui sont autant de signes précurseurs du style
dans l'art. De ces émotions sans nom, aussi variables que toujours
recommencées, le cinéma semble par excellence être le lieu, lui qui se donne,
dans ses films authentiques, pour la réalité faite art. Enfin, ce corps
d'hypnose et d'émotion est aussi un corps animal. Part d'animalité de l'homme,
tenant au mouvement, au plus élémentaire du corps affecté. Dès sa conception
et sans cesse au fil de son histoire le cinéma s'est voué à la figuration
animale. On la cerne ici à travers le cinéma américain où l'animal, entre
pastoralisme et «wilderness», occupe une fonction anthropologique première ;
et dans des œuvres du cinéma moderne européen, d'où ressort une vision plus
ontologique. Ce livre est largement conçu à partir d'analyses de films. On
cherche à ressaisir le film dans son détail le plus intime, là où, de micro-
émotions en émotions plus vastes, sans cesse il se construit. Le choix des
films a été aussi divers que possible, dans l'histoire comme dans la
géographie du cinéma : des films Lumière aux œuvres du cinéma moderne et
contemporain, en passant par le cinéma classique et le cinéma expérimental ou
d'avant-garde. On aimerait avoir ainsi touché le cœur du cinéma. Quelques
auteurs surtout ont inspiré cette approche : pour l'hypnose, Lawrence Kubie,
Sigmund Freud, Léon Chertok et François Roustang ; pour le développement de
l'enfant et la neurobiologie, Daniel Stern et Antonio Damasio ; pour la pensée
et la critique du cinéma, Gilles Deleuze et Serge Danay.» Raymond Bellour.
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