Déduits d’oiseaux au Moyen Âge
EAN13
9782821836877
Éditeur
Presses Universitaires de Provence
Date de publication
Collection
Senefiance
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Déduits d’oiseaux au Moyen Âge

Presses Universitaires de Provence

Senefiance

Livre numérique

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Dans les tableaux des peintres la présence d’oiseaux est instructive pour
l’esprit mais, plus que leur aspect, c’est la place qu’ils occupent dans la
composition qui est signifiante (Jean Arrouye). La représentation d’oiseaux
aussi étranges que la sirène, le griffon ou la serre, échappés de la tradition
des bestiaires, est analysée dans le but de comprendre le conflit entre
approche rationalisante et goût du merveilleux (Jacqueline Leclercq-Marx).
L’étude du rapport entre un texte et ses illustrations permet de montrer la
polyvalence de la fonction illustrative, de l’ornementation à l’enrichissement
sémantique (Valérie Gontero). Ces créatures ailées évoquent les temps
paradisiaques et convient à une lecture symbolique du monde et de l’expression
artistique ; leur envol figure le libre voyage de l’âme vers les régions
spirituelles (Xénia Muratova). Cette valeur spirituelle est portée par
l’oiseau dans des textes aussi différents que les Confessions d’Augustin (Jean
Lacroix) et ceux qui célèbrent les amours tristaniennes (Jean-Marc Pastré).
Une réflexion philosophique et morale est proposée à travers diverses figures
aviaires mises en place dans des textes didactiques (Olivier Linder), ou à
portée didactique comme l’Ovide moralisé (Marylène Possamai-Pérez, Stefania
Cerrito), mais aussi dans des textes plus narrativisés comme Kalila et Dimna
(Nadia Iskandarani) ou comme les sagas islandaises (Daniel Vassaux), où
l’oiseau se fait messager d’un savoir caché dans les rêves. Plus emblématique
est la fonction de certains oiseaux dans des textes épiques dans lesquels ils
représentent les valeurs guerrières ou montrent le pouvoir à venir de celui
qui les abat (Armelle Leclercq) ; ou bien encore, sous la forme d’un tendre
poussin goulûment dévoré par une femme, l’oiseau dénote des puissances
charnelles (Valérie Naudet). De par sa capacité (exemplaire) à se mouvoir dans
l’espace aérien invisible, l’oiseau est porteur d’un sens métapoétique :
l’usage varié de ce motif permet de rendre sensibles par sa présence
récurrente la structure d’une œuvre (Valérie Fasseur), la mise en place d’une
esthétique nouvelle à travers une mise en prose (Mathieu Marchal), de dessiner
le rôle des personnages (Vanessa Obry), de mettre au jour par le biais de
l’humanisation une « stylistique de genre » dans les Isopets (Séverine
Abiker), de manifester une matière courtoise (Anne-Marie Begou-Ball) ou une
critique de la tradition courtoise (Margarida Madureira), de révéler la beauté
au-delà de l’apparence (Marie-Pascale Halary). L’invention du serpolion dans
l’Estoire del Saint Graal conforte la cohérence symbolique du texte (Sophie
Albert), tout comme le vol des grues dans la Divine Comédie fait accéder au
sens du poème dantesque (Sylvie Coche). Le chant de l’oiseau se propage de
pièce lyrique en pièce lyrique mettant à l’unisson amour et poésie (Helena
Kogen, Sophie O. Poitral), dans une même nostalgie (Hélène Basso). Un motif
n’est pas figé. L’attention que les participants ont choisi de porter sur
celui de l’oiseau en a fait apparaître les variations les plus subtiles.
Qu’elle soit définie par sa couleur, sa forme, son vol ou son chant, la
créature ailée anime les inventions artistiques qu’elle habite et y dessine
des lignes et des courbes à suivre.
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