Et s'il n'en reste qu'un...

Ce livre a été écrit fin 1962. Trop tôt, car aucun éditeur n'a osé courir le
risque d'être frappé d'amendes pour crime de lèse-majesté envers le Général de
Gaulle. Trop tard maintenant, semblait-il, car, depuis 15 ans, nombreux ont
été les ouvrages consacrés au drame algérien que les Français veulent oublier.
Mais il redevient d'actualité, puisque le gouvernement français, renonçant à
voir respecter les accords d'Évian par l'Algérie, désire reprendre des
relations cordiales avec celle-ci. L'auteur témoigne du combat d'hommes
d'honneur, de leurs succès, de leurs échecs et de leurs espoirs, depuis les
accrochages de la « drôle de guerre », jusqu'à la guerre fratricide d'Algérie,
à laquelle sont consacrés les trois quarts de l'ouvrage. Bien que Jean Bergame
se défende d'être un historien, les événements relatés, pris sur le vif, tout
comme les citations de textes et de discours, sont rigoureusement
authentiques. Il a laissé, à ses personnages qui ont tous existé - et dont
nombreux se reconnaîtront - la charge de passion et d'engagement qui fut la
leur. Sa référence constante aux faits et l'esprit critique auquel il ne cesse
de les soumettre, donne à son livre le recul, un peu hautain, d'une pensée
sans complaisance pour elle-même.