La mystique
EAN13
9782802803331
Éditeur
Presses universitaires Saint-Louis Bruxelles
Date de publication
Collection
Collection générale
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782802803331
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Les ambiguïtés de la mystique ont été soulignées plus d'une fois. Expérience
réservée à un petit nombre, ou voie accessible à tous ? Voie d'union à Dieu ou
dissolution de l'humain dans le divin ? Identité ou différence entre la
connaissance et l'amour ? Excès pathologiques des corps et des esprits, ou
subversion des normes et des contraintes sociales ? Naïveté religieuse dans le
siècle, ou nette lucidité sur ce qui se joue parmi les hommes et dans les
sociétés ? Rappelons donc ces mots de Michel de Certeau : « Comme le sphinx de
jadis, la mystique reste le rendez-vous d'une énigme. On la situe sans la
classer ». Les études rassemblées dans le présent recueil envisagent ainsi
quelques situations de la mystique, et tentent de dégager un rapport pertinent
à entretenir avec elle aujourd'hui. Un coup d'œil sur la table des matières
suffit pour percevoir la diversité des approches retenues, montrant qu'on ne
procède pas par définitions a priori, ni par synthèse supposée assimilable par
la théologie. Incontestablement, les mystiques, femmes et hommes, sont là.
Dans l'histoire, jusqu'aujourd'hui, leur désir insiste, suscitant des langages
et des pratiques indissociables d'une culture et d'une société, mais sans
qu'on puisse jamais les réduire à un besoin religieux préalablement défini.
Les figures mystiques évoquées dans ce recueil, de Dag Hammarskjöld à Michel
de Certeau, de Marguerite Porete à Lalla Maghnia ou Thérèse de Lisieux,
laissent chacune transparaître quelque chose qui, dans leur existence
singulière, tient à la fois de l'excès et du manque, de la liberté et de la
passion. La question que nous renvoient ces mystiques n'est autre que celle de
l'amour, lieu imprenable, ni ici ni là, où paradoxalement l'excès et le
manque, la liberté et la passion ont rendez-vous. On remarquera que ce sont
les sciences dites humaines qui ne négligent pas la mystique, par-delà les
conflits qui ont pu les opposer à la théologie dans son étude. En outre, on
observera que l'expérience et les recherches féministes entretiennent avec la
mystique féminine, de tradition écrite ou orale, un rapport privilégié. Il est
significatif que, tant en christianisme qu'en islam, la tradition mystique des
femmes, interprêtant elles-mêmes leur expérience, offre des possibilités
nouvelles pour sortir des clivages classiques entre mystique et institution,
ou entre rationalité et sensibilité. Qu'un intérêt pour la mystique convienne
aujourd'hui à quiconque se préoccupe des rapports entre l'humain et Dieu,
expérience et interprétation, individu et société, ce recueil espère le
montrer. La mystique, en tant que trace et signe d'un excès se dérobant à
toute forme d'appropriation de « Dieu », conteste tout profit espéré d'une
conversion de l'altérité en valeur. Et ceci, on le comprend, n'est pas sans
portée à l'heure où l'autre, humain ou divin, fait si aisément l'objet d'une
mise en valeur de soi.
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