La maison de bord de grève, le siècle au prisme de ses traces dans une maison de village à vendre
EAN13
9782814502000
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
Temps Réel
Langue
français
Fiches UNIMARC
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La maison de bord de grève

le siècle au prisme de ses traces dans une maison de village à vendre

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Temps Réel

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Dans le voyage qu’on a commencé il y a 2 ans avec publie.net, des textes nous
hantent plus que d’autres. Une rémanence d’images, le ton d’une voix, le poids
de mémoire et le lent déplacement des êtres... Alors, à mesure qu’on avance
dans la mise en page et les formats numériques, pas question de laisser ces
titres-là en arrière. Et celui-ci tient bigrement la relecture.

On vous propose donc de le (re)découvrir à neuf. Et c’est bien plus, temps,
voix, mémoire, que ce que provoque en chacun de nous, immémorialement, la
Bretagne...

Après une expérience d’enseignement, Nolwenn Letanoux a birfurqué vers le
cinéma, et tourne actuellement son premier long métrage.

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Juste au bord de la route qui longe la grève, il y a le dos de la maison...

Ainsi commence chacun des 9 chapitres (proses, séquences, incises ?) de ce
texte très dense, et en même temps épuré, uniquement concentré sur la présence
des choses, des êtres.

On pense au dispositif de Histoire, ce roman de Claude Simon, paru en 1967,
qui retrouvait l’épopée de tout un siècle à travers l’exploration minutieuse
d’une maison, après décès de sa dernière occupante.

Ici, on retrouve les guerres et leurs secousses, mais comme discrètement, en
arrière. On retrouve plutôt l’écrasement qu’est le monde d’aujourd’hui, le
nouveau découpage instauré sur le village, avec supermarché et ronds-points
(ou ces minces maisons de lotissements qui remplacent désormais celle-ci), et
les habitants partis pour la ville. Mais justement, parce qu’il y a moins,
juste ce mur de granit qui s’adosse à la grève, comme si d’un côté le temps
des hommes, de l’autre côté le temps de l’océan, on cherchera des traces plus
infimes, et elles nous diront peut-être, nous qui les énonçons, les lisons,
bien plus en profondeur.

Lequel ou laquelle d’entre nous pour ne pas porter ainsi, à jamais, une maison
associée à l’enfance, avec ses images précises, et le temps nous en a séparé ?
On pense à La maison rose, un des livres les plus forts de Pierre Bergounioux.
Même le vocabulaire, l’attention qu’on porte à son accumulation, finit par
ressembler à ces gestes des personnages, dits avec la même précision.

Il n’y a pas d’écriture qui ne soit expérience de la mort : aller vers la
maison, c’est les traverser, les morts. Le cimetière aussi sera dit avec la
même précision, cruches et points d’eau, et le vent de mer sur le muret, ou la
proximité de la route.

La maison s’abîme, la maison se vide, la maison a un temps organique – en le
perdant, que perdons-nous, non pas tant de nous-mêmes, que de tout ce qui
s’était accumulé du siècle dans cette vie des humbles, que l’histoire ne
recueille pas ? C’est ainsi que l’écriture commence.

Nolwenn Letanoux enseigne dans la proche banlieue parisienne.

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