Ténèbres
EAN13
9782862315621
Éditeur
MAURICE NADEAU
Date de publication
Collection
POCHE
Langue
français
Langue d'origine
allemand
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Ténèbres

Maurice Nadeau

Poche

Livre numérique

En 1986, trois ans avant la mort de Thomas Bernhard, Claude Porcell,
germaniste et traducteur d'un grand nombre des livres de Bernhard, a composé,
traduit et présenté ce recueil de textes pour les Lettres Nouvelles. C'était
la première fois que des élément autobiographiques paraissaient sur un auteur
déjà célèbre dont 14 romans avaient été traduites et 7 pièces de théâtre
représentées en France. On y trouvera outre des récit autobiographique, ses
discours de remerciements – à l’époque, jugés scandaleux et méprisants –, aux
plus grands prix littéraires qui leui ont été décernés : Prix de la ville de
Bême en 1965, Prix National autrichien de Littérature en 1968, Prix Buchner en
1970. Bernhard était connu pour refuser les contacts avec la presse. Dans le
rarissime entretien accordé à André Müller, on y voit l’obsession de la mort
(Thomas Bernhard a fait deux tentatives de suicide), mais aussi les ressorts
cachés qui ont poussé un parfait nihiliste dans les chemins de l'écriture, qui
de toute façon pour lui, ne saurait être un salut. Dans ses récits
autobiographiques, il affirme qu’il est vain de tenter d’échapper aux ténèbres
qui nous entourent. Il faut au contraire précipiter l’arrivée des « ténèbres
définitives », notre seule certitude. Paradoxalement, son oeuvre l'a placé au
premier rang des écrivains du XXe siècle et sa disparition en 1989 à 58 ans a
été l'occasion de son ultime décision : le souhait que son travail soit ni
représenté ni publié en Autriche durant la durée légale. L'enfance de Thomas
Bernhard (1931-1989) est marquée par de multiples déménagements et par une
maladie pulmonaire dont il souffre jusqu'à sa mort. Au cours de sa vie,
l'écrivain a plusieurs fois « pris la direction opposée », le contre-pied de
ce qu'on attendait de lui, ou s'est mis à détester ses goûts et ses relations
antérieures. Pur Autrichien, Thomas Bernhard n'a jamais eu de mots trop durs
envers son pays, tout en enracinant une partie de sa vie dans la campagne
autrichienne la plus profonde. En 1938, il part vivre en Bavière avec sa mère,
il vit l'école comme un cauchemar. En 1942, il fait un séjour dans un centre
d'éducation national-socialiste pour enfants en Thuringe, où il est maltraité
et humilié. Placé dans un internat nazi à Salzbourg en 1943, il revient en
Bavière en 1944 à cause des bombardements alliés, puis retourne au même
internat salzbourgeois en 1945. Il raconte dans L'Origine comment l'éducation
après-guerre y est la même que sous le nazisme. Début 1949, il est hospitalisé
pour une grave pleurésie purulente et ne quitte l'hôpital qu'en 1951, mais
reste malade.En 1950, il rencontre au sanatorium Hedwig Stavianicek, de 35 ans
son aînée, qui devient sa compagne et amie, son être vital, dont il partage
désormais la tombe.La parution en 1963 de Gel marque le début d'une oeuvre
considérable : 250 articles, 5 recueils de poésie, 31 grands textes en prose
et nouvelles, 20 pièces de théâtre. La carrière de Thomas Bernhard est
émaillée de scandales, certains délibérément provoqués par l'auteur, et
parfois liés aux nombreux prix littéraires que l'Allemagne et l'Autriche
s'acharnaient à lui remettre. En 1968 les représentants de l'état quittent la
salle après avoir entendu : « Nous Autrichiens sommes apathiques ; nous sommes
la vie en tant que désintérêt général pour la vie. » Dans son dernier roman
Extinction, un effondrement (1986), le narrateur, revenant en Autriche pour
assister à l'enterrement de ses parents, développe en deux longs monologues la
haine qu'il éprouve pour sa famille et son pays. Claude Porcell qui a traduit
près de 20 ouvrages de Bernhard a contribué largement à le faire connaître en
France.
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