La grande tuerie des chiens, Mexico en Occident XVIIIe-XXIe siècles
EAN13
9791026711247
Éditeur
Champ Vallon
Date de publication
Collection
La Chose publique
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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La grande tuerie des chiens

Mexico en Occident XVIIIe-XXIe siècles

Champ Vallon

La Chose publique

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9791026711247
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    18.99

  • Aide EAN13 : 9791026711254
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    18.99
Mexico, capitale de la vice-royauté de Nouvelle-Espagne, un matin d’automne de
l’année 1790. Devant la façade de l’Hôtel de Ville, sur l’immense place
d’Armes, la Plaza Mayor, on voit une foule curieuse s’agiter autour d’un amas
de cadavres. Des dizaines de corps de chiens gisent ensanglantés. Tués dans la
nuit, à la masse, par les gardes nocturnes (serenos), ces chiens ont été les
victimes d’un ordre du vice-roi. Ce carnage se reproduisit toutes les nuits
pendant de longs mois. Au total, près de 35 000 chiens furent exterminés dans
les rues de Mexico au crépuscule du XVIIIe siècle. Ces massacres forment
l’objet de cette enquête. Les tueries de chiens ne devraient pas étonner le
lecteur averti. Récemment, dans la Russie de Vladimir Poutine, plusieurs
campagnes ont été planifiées avant l’accueil de rencontres sportives
internationales. Sous la pression des organismes organisateurs et du Ministère
des Sports, les municipalités ont fait appel à des compagnies privées pour
éradiquer les chiens errants, au nom de la sécurité des athlètes et afin de
préserver « l’attractivité touristique » des sites. Lors de la coupe du monde
de football en 2018, le gouvernement russe a ainsi alloué plus de 100 millions
de roubles (1,4 million d’euros) aux décanisations[1]. Si elles restent
aujourd’hui exceptionnelles et dénoncées par les associations de protection
animale, elles étaient relativement communes dans les cités d’Ancien Régime si
sensibles aux épidémies et en particulier à la rage dont le chien est le
principal vecteur. La crainte d’une diffusion de cette terrible zoonose
justifiait l’organisation de battues par les autorités municipales. Les
tueries étaient toutefois occasionnelles et de courte durée, quelques semaines
tout au plus et s’apparentaient davantage à des opérations de tri d’individus
suspectés d’être infectés qu’à des massacres inconditionnels et systématiques
comme ce fut le cas à Mexico. Or, à la fin du XVIIIe siècle, nulle trace de
rage dans la capitale de la Nouvelle-Espagne. Pourquoi les chiens ont-ils
alors été abattus ? Qui étaient ces chiens ? Comment ont-ils été éliminés ?
Les massacres répondaient-ils à une demande des habitants ou émanèrent-ils de
l’unique volonté du vice-roi ? Telles furent les questions suscitées par la
lecture d’une liasse découverte dans les fonds des archives municipales. La
grande tuerie des chiens est une enquête historique qui propose d’aborder les
canicides dans ses dimensions matérielles et logistiques, politiques et
environnementales, sanitaires et hygiénistes [1] Plusieurs articles de presse
ont été publiés sur le sujet, par exemple Sabra Ayres, « To prepare for
soccer’s World Cup, Russia is killing stray dogs. Animal-rights activists are
fighting back », Los Angeles Times, 6 juin 2018,
https://www.latimes.com/world/europe/la-fg-russia-dogs-20180606-story.html
Agrégé d'histoire et ancien membre de la Casa de Velázquez, Arnaud Exbalin est
maître de conférences à l'Université de Paris Nanterre et chercheur à Mondes
Américains (UMR 8168). Spécialiste de la police dans les villes de l'empire
espagnol, il travaille actuellement sur les usages publics du passé colonial
au Mexique. Chercheur CNRS en délégation Centre d'études mexicaines et
centraméricaines/ Mexico Maître de conférences en histoire moderne Université
Paris Nanterre-Mondes Américains-EHESS
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