Le Crépuscule des Néréides

Et si un coquillage pouvait changer du monde le visage ? Tels de vilains
enfants : insupportables, irritables et capricieux... c’était exactement ainsi
que se comportaient les dieux en ce temps reculé où les hommes les vénéraient
parce qu’ils croyaient encore en eux. À cette époque-là, il y avait
d’innombrables divinités, pour à peu près tout et n’importe quoi. La plupart
d’entre elles n’en faisaient jamais qu’à leur tête, se chamaillaient pour
trois fois rien et méprisaient ouvertement les êtres humains qu’elles
considéraient comme des créatures inférieures et guère dignes d’intérêt.
Pendant de nombreuses années, les hommes supportèrent sans broncher cette
injuste et pesante tyrannie qui leur gâchait pourtant régulièrement la vie.
Cette situation allait cependant en venir à changer. Car à force de ne jamais
écouter ni se soucier d’autrui, d’agir à tort et à travers sans nul respect
envers ceux qui les priaient et comptaient tellement sur eux, ils allaient un
jour pousser le bouchon beaucoup trop loin, les dieux, et finir, de cette
façon, par faire les frais de toutes leurs mauvaises actions. Tant il est vrai
qu’en se montrant quelquefois aussi égoïste, négligent et méchant que bête,
l’on devient souvent au bout du compte le propre artisan de sa perte. Deux
enfants liés par le destin, des dauphins, des requins, et une sirène aux longs
cheveux. Dans le conflit à mort qui les oppose aux dieux, c’est le sort de la
Terre elle-même qui se retrouve mis en jeu !